Au cours des siècles, les grands centres urbains n’ont cessé d’attirer les artistes. Érigés en capitales culturelles, ils sont à la fois une source d’inspiration et un passage obligé. Rome est ainsi une destination privilégiée dès la Renaissance, à l’instar de Paris qui, à partir de la seconde moitié du 19e siècle, réunit de nombreux peintres venus y parfaire leur formation. Un siècle plus tard, New York prend le relais et devient une capitale artistique mondiale. Après la Seconde Guerre mondiale, l’hégémonie de la culture artistique, cinématographique, musicale, vestimentaire produite aux États-Unis s’impose dans de nombreux pays et nourrit les références occidentales autour de l’American way of life. La photographie, qui connaît une diffusion sans précédent grâce aux magazines illustrés, se développe particulièrement dans la métropole américaine, lieu captivant pour les photographes de rue, intéressés à la fois par son architecture ses habitants, ses tensions et ses contradictions. Aucune autre ville dans le monde ne semble avoir été autant représentée. Au 20e siècle, New York, assise sur la puissance économique de l’empire américain, exporte ses artistes dans le monde entier et attire ceux qui cherchent à augmenter leur visibilité à l’international. Bien que d’autres centres artistiques, de Tokyo à Buenos Aires, en passant par Paris, Düsseldorf, Milan ou Berlin, s’emploient à devenir des capitales de l’art contemporain pour de nouvelles générations, New York demeure, grâce à son marché de l’art et à ses institutions, le cœur d’une scène artistique dynamique tout en offrant un décor visuel instantanément reconnaissable. Si en 2020, les images continuent d’affluer de la célèbre métropole américaine, ces dernières révèlent des tensions que la ville n’avait plus connues depuis les attentats du 11 septembre 2001. Les semaines inédites de confinement où New York est vidée de ses passants sont suivies par des troubles sociaux. Ces images sont largement relayées par les médias et sur les réseaux sociaux. Entre la pandémie de Covid-19 qui a fortement touché les New-Yorkais, les manifestations antiracistes qui font suite à la mort de l’Afro-Américain George Floyd et les tensions politiques exacerbées par la campagne du président Trump, New York connaît une année sans précédent. À travers ses expositions, le MBAL rend hommage à la capitale culturelle des États-Unis en réunissant différents regards sur la ville et ceux qui l’habitent. En 2020, c’est d’un œil différent que nous regardons désormais les métropoles, frappées de plein fouet par le coronavirus.